Les Royaumes de Jade
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Partagez | 
 

 ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Lì Shui-Khan
Lì Shui-Khan


¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ Vide
MessageSujet: ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤   ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ EmptyVen 19 Fév - 23:12

.Identité



♦️ Nom : Lì,"Force".
♦️ Prénom : Shui-Khan,"Dieu qui défend les hommes contre le mal et pardonne les péchés"
♦️ Surnom : Ying, "ombre" ( pinyin:3ème tonalité sur le i ) pour les compagnons d'arme, ou Khan tout simplement.
♦️ Âge : 26 ans
♦️ Préférence sexuelle: Les hommes plus que les femmes.
♦️ Royaume d’allégeance : Sizheng

♦️ Profession: Général



.En détail

♦️ Description physique :



Détenant un physique assez particulier, Shui-Khan a un visage à la fois doux et dur, sa mâchoire en étant pour cause puisque fine mais bien marquée. Même s'il peut y avoir cette douceur présumée, son expression reste toujours très impassible face à tout. Et s'il venait à être satisfait de quelque chose, son indifférence ne serait que plus grandement marquée.
Le nez droit et les paupières légèrement bridées, ces dernières dévoilent alors des iris d'une couleur assez étrange puisque revêtant un gris-mauve, accentuant ce regard perçant qui a la mauvaise manie de fixer tout ce qui l'intéresse, ce qui est des plus embêtants parfois pour ses interlocuteurs qui ont à subir une sorte de pression extrême lorsqu'ils s'adressent à lui. Ses sourcils et ses cils noirs font ressortir ses yeux et cette peau blanche presque aussi semblable que l'ivoire, alors que sa bouche semble plus discrète et plus émaciée, n'ayant jamais affiché un seul sourire de toute son existence, comme une image figée dans le temps. Aussi impassible que toute l'expression de son visage, elle semble pourtant former certaines différences de traits lorsqu'il élève la voix.
Ce qui contraste avec la majorité des chinois, c'est bien évidemment la couleur de ses cheveux qui était pourtant noir à sa naissance mais qui a changé au fur et à mesure du temps pour devenir plus gris avec quelques lueurs mauves. Ils sont très fins et soyeux, jamais noués et toujours au vent, il en prend un très grand soin contrairement aux apparences. Coupés en longues mèches effilées, ils forment une sorte de dégradé assez hétérogène dans leur ensemble et cachent de fines oreilles, lesquelles sont ornées de boucles d'oreilles en or formées de deux parties: un croissant de lune tourné vers le haut et une goutte d'eau pendant vers le bas.

Shui-Khan a une allure très humble mais très imposante. De ce fait, il ne passe jamais inaperçu et impose le respect. De taille assez grande, il mesure à peu près un mètre soixante dix-sept pour un poids d'environ soixante-quinze kilos. Des épaules larges et une musculature saillante, son corps est toutefois bien équilibré et svelte, souvent mis en valeur puisqu'il ne couvre jamais son torse. Ces muscles ne sont donc pas une simple masse grossière, ils ont en eux la force et la vitesse nécessaires pour ses mouvements souvent rapides et brusques en combat, prouvant par la même occasion l'expérience de bon nombre d'années vouées aux efforts.
Comme dit précédemment, Shui-Khan ne porte pas de haut vestimentaire, il laisse tout le buste à nu mais l'orne tout de même d'un collier assez large en or, aux motifs en relief qui montrent leur raffinement par la complexité qu'ils évoquent, laissant pendre en son milieu un bout de flèche de la même matière. De chaque côté du collier partent deux demi-cercles de perles fait en jade, sur lesquels s'attache à son tour une longue suite de perle parcourant son abdomen et passant par le côté gauche de ses hanches pour finalement se fixer derrière son dos et à sa ceinture.

Cette dernière, prenant parfaitement la forme de ses hanches droites et dures, est aussi en or, gravées de motifs décoratifs abstraits et est la base même de tout son accoutrement puisqu'elle supporte le poids du reste. Tout premièrement, c'est elle qui tient les pans de tissu en lin noir, qui sont disposés de façon bien déterminée: un pan devant tombant jusqu'à mi-mollets, un pan de chaque côté de ses hanches et deux autres à l'arrière. Lorsqu'il n'est pas en mouvement, l'on pourrait croire à une sorte de robe. De chaque côté du motif au centre de la ceinture sont suspendues deux sangles défaites lui tombant à mi-cuisses, servant parfois à nouer d'autres armes ou de simples sacoches à sa taille même si cela est rare. Et comme si cela ne suffisait pas, un nouveau collier de perles, plus grosses cette fois-ci, est accrochée au côté droit du motif centré de la ceinture, pour partir vers le haut de sa cuisse gauche et finir attachée à l'arrière de la ceinture. Deux sangles débutent au-dessus de la ceinture principale et passent par son flanc gauche pour s'accrocher à un anneau sur l'arrière de celle-ci. Elles lui servent à transporter sur le dos son épée qui est d'ailleurs assez lourde.

Pour continuer dans les sangles, une autre paire, fermée, ceint sa cuisse gauche et sert souvent à dissimuler d'autres armes du style petites dagues. Sa cuisse droite, quant à elle, est presque complètement recouverte d'une "cuirasse" de la même matière que son collier, épousant parfaitement la forme de celle-ci, où sont ciselées des figures représentant deux Dragons accompagnés de motifs circulaires ou géométrique en général. Cette sorte d'armure atteint même ses protège-tibias et ses bottes militaires, de couleur noire aux motifs dorés.

Pour finir, seul son bras gauche est ganté. Le gant est noir et arrive jusqu'au coude en forme de flèche pour laisser apparaître une sorte de bandage doré qui le couvre jusqu'à mi-bras. Seul les doigts de la main gauche sont enjolivés de deux bagues aux pierres rouges et vertes. Son arme particulière est une grande épée au pommeau en forme de dragon noir décoré de caractères chinois rouges représentant son prénom.

Tout cela pour dire que Shui-Khan a des goûts très excentriques et que cet accoutrement est celui qu'il porte constamment. Ses "vêtements" noirs lui procurent néanmoins une parfaite mobilité et une discrétion assurée. C'est à cause de cette dernière et de son habitude à se vêtir de noir qu'il est aussi appelé "L'ombre".



♦️ Description psychologique :

Tout d'abord quelqu'un de naïf et d'influençable, il a acquis au fil du temps un caractère plus fort et plus dominant, tout le contraire. Très orgueilleux, il ne le montre jamais mais se sent vite vexé si on l'insulte à tort et à travers. Dans la continuité de ce que l'on pourrait appeler "défauts", il est très pointilleux et perfectionniste. Tout doit être fait à la virgule près au risque de ne pas lui plaire. Heureusement que son indulgence est là de temps en temps pour adoucir ce tempérament.

Autant dire tout de suite qu'il est méfiant envers tout le monde. Les seules personnes qui peuvent à la limite avoir toute sa confiance, sont les généraux dont il est sûr à cent pour cent qu'ils ne lui sont pas opposés en idées, et bien entendu le Seigneur. Même si ce dernier est une femme, elle est la seule avec qui il a un échange de dialogues ou autre. Elle reste tout de même une femme... ce n'est pas un sentiment de supériorité ou quoique ce soit, au contraire, il a une angoisse des plus fortes envers les femmes. Cela est dû au caractère de sa mère et des femmes qui vivaient autour du général Lì, qui se faisaient un malin plaisir de le persécuter. Comme il n'a connu que ces femmes, il a l'impression étrange qu'elles sont toutes pareilles. C'est aussi pour cela que même s'il sait que le Seigneur peut être différent, il garde toujours une bonne distance entre elle et lui, par respect mais aussi par "peur".
Il n'hésite pas non plus à manipuler certaines personnes ou leur faire croire des choses pour vérifier leur comportement ou dénicher des comploteurs. En aucun cas il n'en fera usage contre le Seigneur, c'est tout à son profit au contraire! Très distant avec tout le monde, il n'a en apparence plus aucun lien avec personne, ni même une relation amicale. Cela vient de la perte de Xingxing, Bai Jinzi et le général Jinzi Ya qui ont été très chers à ses yeux et qui ont disparus aujourd'hui. Pour ne pas souffrir encore, il ne veut créer aucune relation trop forte, et ainsi rester plus objectif face à son devoir.
Quant à ce dernier, il est prêt à tout pour l'accomplir. Fidèle et dévoué à Sizheng, il n'éprouve tout de même pas de haine envers Funan, puisqu'il a passé une grande partie de sa vie là-bas. Son seul désir est de pouvoir constater une vraie alliance sans complots et sans assassinats cachés en dessous, mais il sait très bien que les rêves sans guerres ni sang sont presque inimaginables.
Droit, mesuré et prudent, c'est quelqu'un qui peut très bien être confident, puisqu'il ne parle à personne et que cela ne l'intéresse guère de divulguer les confessions. Il est d'ailleurs parfois très bon conseiller. Patient et protecteur, il est d'un tempérament calme et serein en toute circonstance, et c'est quelqu'un de très réfléchi.

Il a aussi quelques mauvaises manies, comme par exemple scruter les moindres gestes et mouvements de son interlocuteur ou de personnes qu'il croise. Ce n'est pas qu'il dévisage, c'est sa façon à lui de savoir les vraies humeurs. Car comme il le pense si souvent, les gestes trahissent la pensée. C'est comme cela qu'il détecte les hypocrites, les traîtres et les personnes hautaines, le type même de personne qu'il ne supporte pas. Adepte des gens réfléchis et calmes, il sait très bien être franc et direct lorsque quelque chose ne lui plait pas.

Habitué à se lever tôt et à se coucher tard, c'est un grand travailleur acharné qui n'a de cesse de s'occuper. Lorsqu'il le peut, il n'hésite pas à se promener de temps en temps pour remettre ses idées en place ou simplement réfléchir calmement. Très ponctuel, il déteste être en retard et peut même arriver une demi-heure avant l'heure prévue s'il le faut.
Il aime beaucoup manier l'épée et passer du temps avec les chevaux entraînés pour les soldats, dont quelques uns ont été dressés de sa main.

Mis à part cela, Shui-Khan est d'une discrétion assurée. Tellement, que le surnom que lui avait donné sa mère était devenu plus comme un compliment que par désintérêt total: Ying, l'ombre.



♦️ Histoire :
¤ Première partie ¤

La mère de Shui-Khan s'appelait Mei Zhu ("Belle Perle") et était bijoutière dans un des petits villages de Sizheng, situé au bord de l'eau. Elle avait un mari orfèvre, et tous deux faisaient des merveilles reconnues par les plus grandes villes. C'est à eux que l'on faisait les plus belles commandes, les perles étant la majorité de leur production et prisées de tous.
A cette époque, les terres étaient encore en guerre mais les deux n'avait pas de mal à faire de bénéfices. Ils profitaient même de la situation dans laquelle ils étaient, puisque bon nombre de riches soldats, de chevaliers ou de généraux demandaient à embellir leurs armes. C'était un commerce grandissant et Mei Zhu prévoyait déjà d'agrandir son atelier. Seulement, elle ne vit pas la catastrophe arriver...

Alors que le village semblait pourtant calme, une journée comme toutes les autres devint un jour de tristesse et d'horreur, laissant les rêves de Mei Zhu se briser en morceaux sans qu'elle ne puisse rien y faire. La guerre... un bien triste mot. Mais c'était bien la guerre qu'ils vivaient et elle l'avait oublié... ce qui la fit redescendre sur terre c'était l'apparition subite d'une troupe ennemie dans le village, un bataillon dirigée par un général de Funan. Ce dernier ne se gêna pas pour infliger une longue et douloureuse peur psychologique qui détruisit encore plus le village que les armes en elles-mêmes.
Les soldats se déchainèrent, laissant sur leur passage seulement une longue traînée de sang et de débris dévorés par les flammes. Malheureusement, le mari de Mei Zhu était l'une de ces victimes qui avaient pourtant eu le coeur à défendre le peu de ce qu'il pouvait encore défendre, laissant derrière lui une femme traumatisée par l'évènement si soudain et brutal. Ce choc psychologique ne devint que plus fort lorsque le général en chef du bataillon s'était aventuré chez elle, ayant entendu ses cris d'effroi, et qu'il abusa d'elle sans qu'elle ne puisse se débattre. Elle n'était pas la seule, puisque toutes les femmes du village avaient subi la même chose, mais elle demeura seule lorsqu'elle les vit toutes mourir après avoir été violentées.

"Je suis le général Lìn Ying Tu. A présent tu m'appartiens, estimes-toi heureuse de ne pas finir comme les autres!"

Voilà ce qu'avait prononcé le général Lì Ying Tu ("Force", "Elite", "Terre") qui ne considéra pas Mei Zhu comme une maîtresse, mais comme une servante pouvant être utile à l'activité de sa demeure, tout comme un passe-temps idéal. Même si la haine grandissait en son coeur, quelque chose d'autre, un tout petit être commençait déjà à se former en elle à ce moment-là, un être qui ne tarda pas à naître quelques mois plus tard.

~¤.......¤~

Shui-Khan est né à Sizheng et y vécu pendant un an avant de se faire emmener avec sa mère à Funan, dans l'une des salles très modeste de la demeure du général Lì Ying Tu, là où étaient rassemblées très souvent les femmes qu'il utilisait. A sa naissance, Mei Zhu fit comme s'il n'existait pas. Ce n'est même pas elle qui lui offrit son prénom, mais la femme-sage qui était venue spécialement et qui décida de s'en occuper pendant un bon moment. Mei Zhu n'aimait pas Shui-Khan, elle ne lui autorisa même pas de porter son nom. C'était le fruit d'un péché, un être à détruire absolument. Elle tenta de le faire plusieurs fois, empêchée néanmoins par la sage-femme du nom de Xingxing ("Etoile"), qui sauvait l'enfant bon nombre de fois. Après un nombre incalculable d'essais, voyant qu'elle n'y arriverait jamais, Mei Zhu décida alors de l'élever pour en faire un vengeur excellent de la destruction de sa propre vie.

Ainsi, le petit nouveau-né fut mis entre les mains de Xingxing jusqu'à ses quatre ans. A partir de là, Mei Zhu prépara un complot bien calculé qui, selon ses plans, aboutira aux dix-huit ans du garçon. Ne supportant même pas le prénom de l'enfant, elle décida de lui donner un nom de "code", un nom qui s'effacerait une fois sa vengeance assouvie, effaçant par la même occasion l'existence du garçon qui n'aurait été qu'un pion dans son jeu: Ying, "ombre".
A quatre ans donc, Shui-Khan, sous le nom de Ying devant sa mère, fut forcé d'entrer dans une grande école d'arts martiaux spécialement dédié aux jeunes enfants qui deviendront plus tard des soldats. Il dut subir beaucoup d'entraînements rigoureux, des douleurs atroces au tout début et bien sûr tout au long de son apprentissage, mais son caractère crédule était influencé par la présence de ses camarades. Si ces derniers étaient là, dans cette école à subir tout cela de la sorte, c'était qu'il était normal de le faire! Voilà en quoi consistaient ses pensées. Cependant, même s'il en était rassuré, c'est également pendant cette période que peu à peu il devint réservé et silencieux, éloigné de toute sorte de relations sociales.
Il fallait souligner que Mei Zhu se faisait un plaisir de le torturer psychologiquement. Son caractère étant très fort, elle en profitait pour l'assujettir et le rendre complètement dépendant de son emprise. C'est ainsi que les soirs, après les dures journées d'école, il rentrait chez lui et était forcé de continuer son entraînement jusqu'à très tard, surveillé par les yeux perçant de sa mère. A force d'entraînements aussi ardus, il fut très vite remarqué par ses professeurs qui le redirigèrent dans une classe supérieure, là où il devait faire des efforts encore plus grands. Satisfaite mais pas assez, Mei Zhu le poussa à bout et c'est là que commença le cercle. Peu à peu, il monta de classe, même s'il était plus jeune que tous les autres qu'il arrivait non sans mal à dépasser. Mais c'était au prix de sa santé qui se dégradait jours après jours.

Constatant la catastrophe, Xingxing tenta de prévenir la vengeresse qui ne l'écouta bien évidemment pas. La jeune sage-femme, qui avait des connaissances en médecines assez développées, profitait des nuits après les exercices donnés par Mei Zhu pour soigner Shui-Khan de ses blessures et lui donner ce qu'il fallait pour apaiser ses douleurs et maux de têtes. Un lien se créa entre Shui-Khan et Xingxing, un lien si fort, que cette dernière venait peu à peu à considérer Shui-Khan comme son propre fils. Elle était là et le soignait, lui chantait quelques chansons qui pouvaient le rassurer et lui lisait des contes fabuleux discrètement, à l'abri du regard de sa mère. Entretemps, Mei Zhu continuait à jouer son rôle de servante et passe-temps, cachant ainsi dans l'ombre toutes ses intentions.

Quant à Shui-Khan, il n'avait pas vraiment d'opinions là-dessus. Lorsque sa mère lui ordonnait, il agissait, ne se posant nullement la question si elle était en abus de pouvoir ou non. Mais il savait que s'il faisait une seule erreur, même infime, elle ne serait pas indulgente. Il le savait, car il lui était arrivé une fois, par malheur, de finir deuxième à un examen de pratique. La colère de sa mère avait été si forte, qu'il s'était retrouvé le lendemain couvert de bleus et de plaies qui inquiétèrent les professeurs mais à qui il dut mentir en disant qu'il avait fait des erreurs dans son entraînement.

Ainsi fut l'enfance de Shui-Khan, qui malgré le fait que sa mère le batte, gardait un calme et un silence incroyable. Il n'a même pleuré qu'une seule fois, puisqu'il avait appris à l'école que pleurer n'était bon que pour les femmes. C'est alors au bout de dix ans d'apprentissage que Shui-Khan sortit de l'école d'art-martiaux, il avait alors quatorze ans.

Xingxing avait été soulagée de la fin de cet apprentissage. Elle avait eu l'idée alors de bien éduquer Shui-Khan et de lui enseigner la médecine, la science et les arts mais il fut tout autre. Contre toute attente, Mei Zhu ne lâcha pas prise. Déterminée à faire de son fils une arme sans égal, elle décida de placer son "Ying" dans l'école militaire de la ville, mais aussi à travailler pendant ses rares heures libres dans la forge et le dressage de chevaux. Non pas qu'il aurait l'avenir d'écuyer ou de forgeron, mais elle voulait à tout prix qu'il sache fabriquer une arme, qu'il sache dresser un cheval, car un bon soldat et un bon tueur n'était que celui qui portait la meilleure arme et montait le meilleur cheval.
Shui-Khan obéit aveuglément, et, même épuisé, il continua à donner le meilleur de lui-même chaque jour sans faire une seule faute pour ne pas subir les colères de sa mère.

C'était la période durant laquelle Mei Zhu le persécuta le plus ardemment, puisque le général Lì était partit en mission à l'extérieur. Cette opportunité s'offrait à elle de façon à ce qu'elle puisse faire croître la force de cet enfant qu'elle ne considérait même pas comme le sien jusqu'à ce qu'il devienne aussi fort que le général, quitte à le faire souffrir. C'était aussi la période durant laquelle Shui-Khan prenait peu à peu conscience de ce que sa mère lui infligeait sans pourtant arriver à s'en défaire. Informé constamment par Xingxing, il découvrait de sa bouche le pourquoi d'un tel acharnement sur lui. Petit à petit, un sentiment de peur naissait au plus profond de lui. De peur? Oui, de l'effroi même. Il ouvrait les yeux, comme s'il naissait pour de bon, et cette terreur ne fit que grandir lorsqu'il découvrit que sa mère n'était pas la seule femme à désirer la mort des autres. Pendant longtemps, il dut regarder sans réagir. Il vit et entendit les femmes du palais, ces langues de vipères qui préparaient toutes des assassinats et des complots sans qu'il ne puisse lever un seul petit doigt. Oui... c'étaient les femmes qui lui faisaient peur... Il n'a d'ailleurs jamais eu à se lier à une femme et sa mère l'en interdisait, le traitant comme n'ayant le droit d'aucune relation avec quiconque. Cependant, il n'était plus aussi crédule qu'avant. Prenant soin de bien se taire, il développa son attention à l'égard de ce qui l'entourait et étudiait avec soin tous les faits et gestes d'autrui. Silencieux, il commençait à devenir légèrement calculateur et prévoyant...

A l'école militaire de Funan, il fit ses preuves en maniant l'épée parfaitement au bout de deux semaines, puis au dressage de chevaux au bout d'un mois, sans compter le nombre de combats à mains nues, qu'il perdit une seule fois. L'école des arts-martiaux lui avait enseigné énormément de choses, et cela lui procurait un avantage énorme par rapport à ses compagnons. Ces derniers vouaient une jalousie assez forte à son égard, mais il n'avait pas le temps de s'en préoccuper. Comme le disait si souvent sa mère: il n'était pas né pour cela. Plusieurs instructeurs parlèrent de lui au général à son retour, qui, intrigué, ne tarda pas à le convoquer avec sa mère.

C'était le moment que redoutait Shui-Khan et celui qu'attendait Mei Zhu avec impatience. Tous les deux appelés à voir le général, ils parurent devant lui un bel après-midi d'automne parés de leurs plus beaux atours.

"Quel est ton nom?"

A cet instant, le coeur de Shui-Khan fit un grand bon dans sa poitrine. Il ne savait pas quoi dire, si c'était celui que lui avait donné Xingxing ou celui que lui prêtait sa mère le temps d'une vengeance... Mais la voix ferme de sa mère avait répondu à sa place et l'avait encore plus terrifié:

"Il s'appelle Ying."

Shui-Khan avait comprit alors que sa mère ne le voyait vraiment pas comme son enfant et ce manque d'attention de sa part commençait à bousculer tout ce qui se cachait au plus profond de lui. Alors que les deux adultes s'échangeaient des paroles éphémères à ses oreilles, il tentait déjà de trouver une solution pour partir loin de cette femme, loin de ses désirs et de ces horreurs qu'elle voulait accomplir fièrement. Etre l'objet de quelqu'un sans avoir un seul espoir d'être reconnu comme un individu à part, être considéré comme une arme à délaisser après utilisation le rendit presque fou. Encore plus lorsque Mei Zhu déclara très noblement et avec un regard hautain:

"C'est ton fils, reconnait-le en tant que tel et il sera ton arme la plus puissante!"

Shui-Khan n'avait pas réalisé encore sa situation que déjà le général y réfléchissait. Ce dernier avait eu bon nombre d'enfants, mais la plupart étaient des filles et les seuls garçons qu'il avait étaient soit morts soit gravement malades. En découvrant le physique intéressant de Shui-Khan, et aux dires de ses exploits, il accepta de le reconnaître comme son fils légitime. A ces mots, Shui-Khan eut de mauvais pressentiments. Même si une bonne nouvelle se déclarait, même s'il savait à présent ne serait-ce qu'un peu de qui il venait, il sut dès lors que les problèmes ne feraient que commencer...

A ses débuts comme étant le "véritable" fils du général, il se fit imposer une école en plus de l'école militaire, mais cette fois-ci pour apprendre l'histoire, la philosophie, les sciences qu'il n'avait pas achevé suite à l'école des arts-martiaux. Son apprentissage ne se fit que plus dur encore, puisqu'il devait à la fois s'entraîner physiquement et retenir une horde d'informations et de connaissances à travers les récits, les poèmes et autres textes. Les soirs, il les passait avec le général qui supervisait son apprentissage en compagnie d'un instructeur, au point de le rendre presque complètement dénué de forces. Mais il n'avait pas le droit à l'erreur, et il le savait. Aussi, il fit comme à son habitude et ne se plaignit pas le moins du monde, subissant les persécutions de sa mère suivies de celle de son père. Il ne savait pas si c'était le fait que ce dernier soit un homme, mais peu à peu il ressentit l'envie de rester à ses côtés et d'éviter au mieux sa mère.
Il était de même lorsqu'il était à l'école militaire: la présence de ses camarades masculins calmait toutes ses angoisses et il arrivait à dépasser ses limites au point d'être reconnu au fur et à mesure comme étant un bon soldat. La présence des femmes lui devenait complètement étouffante et à la fois angoissante, une étrange peur qui se développait à chaque fois qu'il y pensait.
Heureusement, il passait ses journées entières dans l'école, puis ses soirs avec le général. Cette sorte de phobie ne se manifesta pas pendant longtemps. Par chance, et cela était tout à fait normal, Xingxing était l'exception assurée. Elle venait tous les jours lui apporter ce dont il avait besoin pour reprendre des forces et continuait à le soigner, mais cette fois-ci elle ne le cacha pas puisque le général Lì le lui avait autorisé.

La naissance du monde, le Dragon des montagnes et le Dragons des eaux... les guerres entre Funan et Sizheng... Shui-Khan eut à savoir un bon nombre de choses à propos de toutes ces guerres et de l'histoire du monde où il vivait. Avant très naïf, il acquit un développement assez surprenant au niveau du caractère. Toujours aussi discret et presque muet, il est néanmoins très calculateur et peut retourner les mauvaises intentions des autres contre eux. Cet aspect enfin plus développé, laissant de côté le candide de l'époque, lui permet de se faire accorder un peu plus de respect de la part de son père mais aussi des instructeurs et de ses camarades de combat. Epéiste de talent, son art de manier le sabre lui fait gravir de très petits échelons mais quand même, pour atteindre le poste de secrétaire de combat aux côtés du général.
Ce genre de poste n'était pas si important, en tout cas vu par le général lui-même, puisqu'il consistait seulement à suivre ce dernier partout et porter ses affaires. Le mot de "secrétaire" n'était pas vraiment approprié, et Shui-Khan s'en lassait constamment. Seulement, il savait que ce poste ne serait que le début et qu'il devait obéir s'il voulait avoir une chance d'être plus indépendant. Il le suivit donc partout, même dans les champs de bataille, et réussit à satisfaire toutes les envies du général.
Shui-Khan n'avait pas peur de la guerre, ni même des cadavres qu'elle pouvait offrir à ses yeux. A l'école des arts-martiaux, il avait appris à reconnaître le corps d'un mort comme étant un combattant téméraire jusqu'à la fin, et non simplement des cadavres faits de chair, de sang et de boyaux. Malgré cela tout de même, il lui arriva d'avoir eu de temps à autre quelques nausées, qui se dissipèrent peu à peu à force de côtoyer son père, avare de cette puanteur cadavérique. Alors qu'il faisait ses preuves et que son père le voyait peu à peu comme un fils digne de l'être, Mei Zhu préparait un complot inimaginable. Enfin, il serait plus correct de dire que son plan allait aboutir, et qu'il était temps qu'elle l'accomplisse.

Shui-Khan revenait d'un de ces champs de bataille où l'odeur de la chair morte se confondait sur ses vêtements, et Mei Zhu profita pour le prendre à part, doucereuse comme jamais, lui proposant de laver ses vêtements et de s'occuper de lui. Bien évidemment, le jeune homme âgé de 17 ans n'avait pas cru une seule de ses manières si étrangement calmes et suaves, mais n'avait rien dit. C'est pourtant ce moment-là que décida Mei Zhu pour lui raconter ce qu'il s'était passé avec le général et d'où il venait.

"Tu es né à Sizheng et tu n'es pas le fils de mon mari, à présent sous terre. Ce général, Lì, a abusé de moi, voilà comment tu es venu au monde. Tu n'es pas non plus mon fils, tu es simplement le fruit de la guerre, voilà pourquoi je te hais tant."

Ces paroles n'avaient pas été mâchées. Shui-Khan s'était attendu à quelque chose de moins dur que ce qu'il avait entendu, mais au final il se résigna: quoi de plus normal? Depuis tout petit il enchaînait les coups sans rien dire, des coups qui n'avaient aucune raison d'être mais qu'il comprit alors avec ces mots sortis de la bouche d'une femme qui prétendait ne pas avoir voulu de lui. Quelle chance avait-il eu alors!
Mei Zhu, avec cela, avait espéré que Shui-Khan se réveille et puisse se rebeller contre son père. Mais il en fut tout autre... bien sûr, "l'ombre" de cette vengeresse n'avait pas eu une autre vision du général que celle qu'il avait constamment. Il savait que celui-ci était perfide et très arrogant, il savait que ses méthodes n'étaient jamais les bonnes, puisqu'il vivait avec lui tous les jours et durant tous les champs de bataille. C'était d'ailleurs le seul général de Funan à vouloir massacrer tout sur son chemin, enfants compris, et à profiter des femmes qu'il accumulait chez lui comme bon lui semblait. Il savait qu'il était l'un des pires hommes qui pouvait exister sur cette terre, mais malgré tout cela, même après avoir su la vérité, sa peur et son envie de s'éloigner de sa mère ne fut que plus intense encore. Les hommes, eux, montraient bien leur cruauté alors que les femmes cachaient celle-ci au profit de l'hypocrisie pour tuer derrière le dos... voilà pourquoi il préférait rester auprès du général: il savait au moins à quoi s'attendre.

Et il n'eut pas tort. Quelques jours plus tard, le corps de Xingxing fut retrouvée dans sa chambre alors qu'elle venait seulement de se lever. Le meurtrier n'avait pas été trouvé, mais à voir les sourires cachés de ces femmes abusées autrefois par le général, sa mère incluse, il comprit ce qu'il s'était passé...
Il n'avait pas su pleurer. Il ne savait pas pleurer. Mais la douleur était si grande en son coeur qu'aucun mot n'aurait pu échapper de sa bouche pendant un long moment. De silencieux, il devint muet. Il ne délaissa pas pour autant ses efforts si durs et continua quand même à s'entraîner pour espérer avoir un grade supérieur et s'en aller pour de bon. Au début, il tenta de ne pas y penser. Il ne dit rien, et il poursuivit son oeuvre auprès du général qui ne cessait d'être satisfait et de le complimenter. Une nouvelle salve de sentiments heurtèrent son coeur, puisque ses réflexions ne cessaient: il était né à Sizheng. Pourquoi servait-il Funan? Simplement parce que le général avait fait déplacer sa mère, et donc lui en même temps. Mais pourquoi l'avoir emmené? Elle aurait très bien put le laisser à son triste sort...
Shui-Khan avait du mal à comprendre, mais ce qui était clair, c'était que sa mère voulait à tout prix venger son honneur, ainsi que celui de Sizheng. Pour lui, ces guerres n'avaient pas lieu d'être. Ayant bien appris l'histoire de Funan et Sizheng, il se demandait si elle n'avait pas été inventée dans certains passages... enfin, chaque royaume raconte ce qu'il a envie de raconter, mais pour lui la décision ne devait pas être aussi tranchante: il ne choisirait pas de camp. Pourquoi devrait-il s'opposer à Sizheng alors qu'il est le fils de ces terres? Pourquoi devrait-il s'opposer à Funan alors qu'il a grandit en son sein?... toutes ces questions qui bouillonnaient en lui en feux torrentiels s'exprimèrent clairement dans les champs de bataille où il participa cette fois-ci en tant que soldat, face à l'armée de Sizheng. C'est là où il fit preuve de sa force et son courage devant le bataillon où il était, recevant les louanges de son père qui le préparait déjà à un niveau supérieur. Shui-Khan avait hérité du nom de "Ying" comme étant "l'ombre de la mort" plus que comme "L'ombre de la vengeance". Ce fut un compliment donné par ses compagnons d'arme, mais aussi par les supérieurs et superviseurs des soldats. Pourquoi "l'ombre"? Car la victime ne le voyait jamais de face. Shui-Khan utilisait l'ombre de la victime pour dissimuler la sienne et attaquer sans qu'il ne puisse le voir. C'est en tout cas l'une des raisons. La seconde étant son silence perpétuel même au niveau des mouvements et en plein combat... Ce style d'attaque a valu au bataillon de Funan quatre victoires sur cinq depuis l'arrivée de Shui-Khan pendant ces deux années où il fut éloigné de sa mère.

Au retour de ses combats, Mei Zhu demanda à Shui-Khan d'accomplir la tâche qu'elle lui avait confiée dès la naissance: tuer le général Lì Yu Tu. A cette demande, Shui-Khan refusa. Devant lui, sa mère ne dit rien, mais elle savait dès lors que tous ses efforts avaient été vains. Il fallait qu'elle fasse ce qu'elle aurait du faire depuis si longtemps, c'est-à-dire le tuer de ses propres mains. Mais il ne serait pas seul à périr sous sa lame... ce fils inutile et fruit d'un péché le suivrait.

L'acte se passa la nuit des dix-neuf ans du jeune homme.
Mei Zhu prépara sa dague, celle qu'elle avait commandé à la forge et qu'elle avait embellit de pierres précieuses, pour se glisser discrètement dans la chambre du général Lì. Tout était parfait, la nuit était resplendissante et son sourire ne cessait de se marquer alors qu'elle avançait droit vers le lit. Une fois qu'elle vit la forme bien nette du corps caché par les draps, elle leva la lame luisante pour la frapper. Le général Lì Yu Tu avait enfin achevé son règne et elle était à présent une femme libre... C'est ce qu'elle pensa jusqu'à ce qu'une ombre apparaisse derrière elle et lui inflige une douleur des plus monumentales. Sur son flanc droit son sang découlait lentement, et elle comprit alors qu'elle avait été repérée. Le dernier visage qu'elle put voir dans la pénombre de la pièce ce fut celui de Shui-Khan, le visage sévère. Quelques secondes après que Shui-Khan ait enlevé l'épée du corps, le général Lì apparut dans la pièce et l'éclaira, accompagné d'une dizaine de soldats.

"Comme tu l'avais prédit!! Je te félicite Ying, tu as fait preuve de loyauté!"

Oui, Shui-Khan avait prévenu le général. Ce qui était dans le lit n'était autre qu'un tas d'oreillers couvert d'un drap... Même si avoir commit un matricide le perturba plus que tout, le général ne le vit pas ainsi, mais plutôt comme une sorte de petit héros. Contre toute attente, il le nomma chevalier et garde personnel: sa vie ne faisait que commencer...

Le corps de Mei Zhu fut balancé dans une fosse en dehors de la ville. Aucune sépulture, pas même un petit signe de respect, le général avait décidé cela pour faire peur aux autres femmes et les tenir à carreau, ce qui fonctionnait à merveille. Après cela, Shui-Khan repartit avec lui en guerre. La guerre... toujours la guerre.
Après la mort de sa mère, il pensait encore plus à résilier ce titre et ce métier de soldat. Il ne voulait plus tellement se battre, il n'avait pas de raison d'ailleurs, puisqu'il était né à Sizheng et que Funan l'avait développé. Il n'avait pas de camp à choisir, ni de camp à détruire, pour lui, les deux étaient similaires. Pendant deux batailles, Shui-Khan obéit aveuglément au général. Mais à la troisième, alors que sa mission était de raser le village, de prendre les femmes et de tuer les hommes et les enfants, il refusa. Cette méthode de combat lui avait fait rappelé l'histoire de sa mère... Ce refus entraîna la colère de Lì qui tenta pour le tout de le faire revenir à la raison, en vain. Shui-Khan fit mine d'obéir et de partir dans le village, mais au bout de quelques minutes il était déjà loin de ce dernier...
Aussi lâche qu'il s'était considéré, il avait fuit Funan après avoir sauvé quelques survivants, il avait abandonné son père, car il avait préféré cela à tuer d'autres gens innocents, surtout à Sizheng. Dès lors, et il le savait, il était devenu un déserteur et un traître aux yeux de son père, qui ordonna aux soldats que celui qui le voyait n'hésiterait pas à le tuer. Voilà comment débuta la nouvelle vie qui s'imposa à lui... comme le disait si bien le proverbe, on revient toujours là où les plantes nous on vu pousser...


¤ Deuxième partie ¤

Un an après avoir fuit le bataillon de Funan et son père, le général Lì Yu Tu, Shui-Khan erra comme un simple déserteur à travers les terres de Sizheng. Ce paysage lui était complètement différent, et sans grande surprise il lui plut.
Pour ne pas perdre la main et gagner assez pour pouvoir manger, il devint mercenaire pendant quelques temps. Cela rapportait peu dans son cas, mais il suffisait de ce peu pour qu'il reste encore en vie. Il parcourut ainsi une grande partie des terres de Sizheng à la quête de quelque chose qui pourrait lui donner un sens même infime, faisant la rencontre d'hommes mais aussi de quelques femmes qui furent très généreux à son égard.
Mais c'est en s'arrêtant dans un petit village en bord de mer qu'il rencontra le plus de gens. Ce village était réputé pour sa fabrication de bijoux et l'utilisation exagérée de ses perles fraîchement pêchées. La fabrication de bijoux et la production de perles l'intriguait. Il s'était dirigée vers l'orfèvrerie du village, la seule qui faisait en plus bijouterie. C'est là qu'il rencontra Bai Jinzi ("Or blanc"), autrement dit celui qui allait devenir sa seule raison de vivre.
Bai Jinzi était le bijoutier et l'orfèvre du village. Il avait un savoir-faire extraordinaire qui émerveilla tout de suite Shui-Khan. C'est un contact qui fut facile tout comme leur lien. Shui-Khan sut qu'il avait quelque chose à accomplir là où il se trouvait, et comme il avait longuement travaillé dans la forge, il trouva l'idée de le soutenir dans son travail. Il n'avait rien d'autre à faire, autant mettre cet apprentissage à profit. Tandis que Bai Jinzi faisait les bijoux et décorait les objets demandés, Shui-Khan fabriquait ces objets en question, pour la plupart des armes mais aussi beaucoup d'outils quotidiens, ce qui permit au village d'être mieux desservi.
Cela dura à peu près quatre ou cinq mois. Entretemps, Shui-Khan et Bai Jinzi eurent une relation bien plus forte qui se transforma en un amour très fort et platonique. L'un avait besoin de l'autre et vice-versa, aucun des deux ne pouvait se séparer de l'autre.
Tout aurait pu se finir ainsi et Shui-Khan aurait pu terminé sa vie avec Bai Jinzi dans cette bijouterie, si un des villageois n'était pas venu en courant pour alerter le village de la destruction d'un village voisin par l'armée de Funan. Il indiqua même leur position et leurs futurs mouvements dévoilés dans les discussions qu'il avait réussi à écouter discrètement. Dans ces futurs mouvements étaient compris la destruction de la "capitale", là où vivait la tête du royaume. Shui-Khan comprit que l'armée de Funan ne reculerait devant rien. A coup sûr, ce pouvait être le général Lì et ses méthodes horripilantes. Résolu, il décida de partir prévenir le Seigneur qui venait apparemment de monter sur le trône malgré les refus constants de Bai Jinzi. Ce dernier sut qu'il devait se résoudre à le voir s'éloigner malgré tout, et que de toutes façons ils se retrouveraient après.

Dans un dernier adieu, Shui-Khan laissa Bai Jinzi derrière lui avec grands regrets, pour prévoir la protection de Sizheng. Pour lui, ce n'était pas simplement un devoir d'honneur, le territoire du Dragon des eaux était le sien et il se devait de le protéger. En tout cas, il en était convaincu.

Ayant atteint la capitale au bout de deux semaines de marche, il ne tarda pas à trouver les généraux à la caserne centrale. Shui-Khan éprouvait un grand respect pour ces généraux. Même s'ils étaient peut-être mauvais, ils l'avaient écouté attentivement sans le couper dans ses dires. Sans se retenir, il dévoila tout ce qu'il savait avant de répondre à leurs questions multiples sur sa vie.
Avec beaucoup d'humilité, il demanda à entrer dans l'armée. Son dossier évalué pendant une semaine, il reçut leur désaccord. A cette déception, il n'avait su que faire: retourner auprès de Bai Jinzi? Pendant deux jours il avait hésité à revenir auprès de lui mais s'était retenu: il n'avait pas fait tout cela pour rien! Et puis, il avait envie de leur prouver qu'il serait capable de servir l'armée sans en être un suspect quelconque!
Acharné, il repartit vers la caserne centrale, essayant de trouver quelqu'un de compréhensif qui pourrait l'accepter. Il n'avait trouvé personne, et la plupart du temps les soldats lui barraient le passage. Sans se décourager, il répéta la même chose chaque jour pendant à peu près quatre jours jusqu'à ce qu'un général, prévenu par un des soldats qui l'avait empêché d'entrer, veuille bien le convoquer. Il était très intrigué par ce comportement si obstiné et demanda à le voir en dehors de la caserne de façon à être plus au calme et l'écouter attentivement. Le général s'appelait Jinzi Ya et dégageait une sorte de force associée au calme et à la sérénité si intenses que Sui-Khan s'était presque sentit à l'aise avec lui. Lorsqu'il lui demanda pourquoi il voulait à tout prix rejoindre l'armée de Sizheng, Shui-Khan ne mâcha pas ses mots et lui expliqua tout ce qu'il avait vécu dans les grands mots. Il lui expliqua également la cruauté dont le général Lì Yu Tu faisait preuve, mais aussi qu'il était sûr qu'il ne tarderait pas à atteindre la ville avec les mêmes intentions. Contrairement à ce qu'il avait pensé, le général Jinzi Ya l'approuva dans ses dires. Seulement, il ne pouvait entrer dans l'armée comme cela, il fallait bien évidemment qu'il prouve qu'il en était capable.
Le général Ya, qui dirigeait la compagnie où il allait peut-être entrer plus tard, lui demanda alors d'aller espionner le camp ennemi, si ses alertes étaient bien fondées. Shui-Khan accepta. Il partit le lendemain en compagnie de deux autres soldats et atteignirent le village qu'il avait quitté, au bout de quatre jours à cheval. Quelle ne fut pas l'horreur lorsqu'ils arrivèrent et découvrirent un village complètement détruit sans plus aucun signe de vie. Tout le monde avait été tué, et tout avait brûlé. Ce que Shui-Khan trouva dans la bijouterie c'étaient un amas d'objets renversés. Les bijoux, les armes... tout avait été volé. Les tâches rouges qui ornaient le sol comme un signe macabre lui révéla la vérité... Bai Jinzi... Pour la seconde fois, Shui-Khan ne réussit pas à pleurer. Il n'y arrivait même pas, alors que l'amour qu'il avait eu pour Bai Jinzi était bien plus fort que toutes les douleurs qu'il avait pu souffrir auparavant. Seuls les sentiments s'exprimèrent au fond de lui, tristesse, oui, mais aussi beaucoup de colère. Une colère qui monta tellement qu'il décida d'aller jusqu'au-delà de sa mission. Ses deux compagnons, confiants, le suivirent. Ils suivirent les traces de la troupe jusqu'à ce qu'ils les aperçoivent beaucoup plus loin, à un jour du village, mais dans la direction de la capitale comme l'avait prévu le villageois auparavant. Ils s'étaient installés et profitaient du lieu en l'ayant presque autant ravagé que l'autre village. En s'approchant d'eux, Shui-Khan les reconnut tous. Chacun d'entre eux avait été un ancien compagnon d'arme... il sut alors que ce bataillon était celui du général Lì. Il n'avait eu aucun doute là-dessus, puisque seul le général Lì Yu Tu avait pour habitude de détruire un village de la sorte en abusant de tout ce qu'il y trouvait d'intéressant. Même si cela l'outrait plus que tout, il ne devait pas intervenir, seulement espionner. Une fois un bon nombre d'informations suffisamment récoltées, les trois se remirent en route pour la capitale.

Une fois arrivés à la capitale, Shui-Khan et ses deux compagnons s'empressèrent d'annoncer la nouvelle aux généraux, qui, alertés, lui demandèrent de paraître devant le Seigneur et lui raconter les faits. Ce qu'il fit. D'ailleurs, il fut tout de même surpris de savoir une femme sur le trône de Sizheng! Il n'avait pas spécialement quelque chose contre, et peut-être bien le contraire. Il avait une certaine fascination, un respect encore plus grand qu'envers n'importe qui. C'est peut-être cela qui l'incita à continuer de vivre sous l'ordre de Sizheng... Il lui dévoila alors tout ce qu'il avait pu entendre, lui et les deux autres soldats qui approuvèrent grandement: l'armée de Funan dirigée par le général Lì approchait rapidement de la capitale pour donner le grand assaut. Sous l'ordre du Seigneur, le général du bataillon de Jinzi Ya ("Germe d'or") eut le devoir d'aller l'arrêter. Satisfait du travail de Shui-Khan, le général l'accepta dans sa compagnie à son plus grand contentement. Shui-Khan l'accompagna ainsi pour lui donner toutes les informations nécessaires, un atout des plus avantageux.
C'est alors que la compagnie se mit en route. Les stratèges avaient déjà prévu l'assaut: tous les soldats se dissimuleraient autour du chemin qu'ils parcourront et attaqueront dès le signal. Les soldats se mirent en route, Shui-Khan aux côtés du général, et lorsqu'ils atteignirent le lieu dit, ils se mirent tous en position. Pas un seul bruit ne parcourut les rangs dissimulés entre les buissons, les arbres et derrière les quelques rochers. A l'approche des troupes de Funan, le silence régnait autant que la tension. Les coeurs battaient, les mains se serraient sur les fourreaux et les arcs... au premier signal, les flèches fusèrent, touchant le coeur de bon nombre d'entre eux. Au second signal, les fantassins se lancèrent à l'assaut. La combat était rude et sans merci. Le camp de Funan, surpris, se défendit bien mal, subissant les coups à tout va.
Le massacre dura une bonne après-midi tellement les soldats étaient nombreux... le général Ya avait été très fier et très content des résultats. Accompagné de Shui-Khan, ils avaient anéanti la moitié de l'armée à eux seuls. Le problème était que Shui-Khan n'avait pas vu son père. Il n'était pas dans la troupe qu'ils avaient bientôt complètement détruit... Demandant au général l'autorisation qui fut accordée, il se mit à la recherche du général Lì dans tout le champs de bataille. Pas la moindre trace...
Ce n'est qu'après qu'il se rendit compte du subterfuge. Toute l'armée de Funan n'était pas là! Seuls ceux-là étaient censés être utilisés comme leurres pour un retour de situation... il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que le reste de l'armée du général Lì apparaisse derrière eux, plus neufs que jamais, le général en question à leur tête. Mais... les stratèges de Sizheng n'étaient pas des élites pour rien! Les surprenant à coup sûr, l'autre partie du bataillon du général Ya apparut autour de ce qu'il restait au général Lì, complètement paniqué. Ils étaient le double de leur compagnie, mais en plus de cela ils étaient en meilleure forme! L'armée de Lì était perdue... dans un dernier espoir il tentèrent de s'insurger contre cette perte, mais l'armée de Ya eut raison d'eux. Seul le général Lì se défendait assez bien pour encore survivre: il n'était pas général pour rien... il fit d'ailleurs face au général Ya pour un nouveau combat qui promettait énormément de cruauté lorsque Lì vit Shui-Khan.

"Tu es dans le camp ennemi maintenant? Reprends-toi mon fils! Si tu reviens vers moi je te pardonnerai tes erreurs de jeunesse!"

Shui-Khan savait que ce n'étaient que des paroles d'un défaitiste. Ce n'était pas bien de tuer un père, c'était même le plus grand des crimes... mais que faire devant un dilemme pareil? Choisir de commettre un parricide au risque de se faire tuer en place publique ou alors laisser Sizheng se faire anéantir?... cette dernière option le rendit furieux: non, il était à présent un soldat au service du Seigneur de Sizheng, il n'avait pas à le trahir! Sans hésiter, il s'était lancé sur lui et lui avait tranché la gorge sans qu'il n'ait eu le temps de voir sa mort ni de ressentir une quelconque douleur. L'ombre avait frappé...
Le général Ya était très fier et heureux de voir cette loyauté envers le Seigneur de Sizheng. Il félicita Shui-Khan grandement, lui promettant de parler de ses exploits au Seigneur et aux autres généraux. A peine avait-il dit cela, qu'il reçut une flèche en plein coeur, passée par son dos. Le corps du général vacilla pour tomber dans les bras d'un Shui-Khan complètement perdu. Il ne se rendit compte que quelques secondes après qu'il était sur ses bras, presque mort alors que précédemment il rayonnait d'un sourire. Il l'allongea et tint sa tête et tentait de le garder éveillé en lui parlant alors qu'un stratège, un scribe et des soldats vinrent autour, alertés. Plusieurs soldats s'étaient rués sur le coupable qui était un traître passé dans nos rangs. Il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit qu'il périt bien vite...

"Ying...ton acte a été des plus valeureux... je te remercie énormément..."

Shui-Khan lui faisait signe de ne pas parler, mais il refusa pour s'adresser au scribe e guerre:

"Tu conteras au Seigneur les faits de Ying... tu lui diras que je lui laisse ma place..."

Le scribe confirma d'un geste de tête en le notant bien. Shui-Khan avait voulu refuser. Il n'était pas fait pour ce poste, et de toute façon il n'avait pas assez fait de preuves pour pouvoir le mériter. Mais le général mourut dans ses bras, et conformément à ses souhaits il ne voulait pas le décevoir de là où il serait à présent...
Au retour, le général fut inhumé dans les plus grands honneurs ainsi que tous les soldats qui avaient péris. Le scribe annonça au Seigneur le dernier message du défunt, ainsi que "l'exploit" et la loyauté dont avait fait preuve Shui-Khan. Le Seigneur approuva la décision du général Ya, Shui-Khan prendrait sa place... c'est à ce moment-là que Shui-Khan révéla son prénom au Seigneur et aux généraux.


Aujourd'hui, après cinq ans de fidélité constante envers le Seigneur de Sizheng, Shui-Khan est le premier à se dévouer pour tous les ordres qu'il pouvait donner. De temps en temps, il donne son avis, mais ça s'arrête à là. De nouveau sous les ordres d'une femme, certes différente, il est tout à fait d'accord pour la demande de trêve faite par le Seigneur de Funan il y a deux ans de cela. Mais d'après ce qu'il pouvait entendre dans les rumeurs, certains tenteraient de réduire à néant ce commencement de paix... saura-t-il protéger au mieux les deux camps et surtout le Seigneur?... l'avenir réserve des surprises...


¤ To be continued ¤




♦️ A savoir :
¤ Son épée ¤
>le pommeau noir est sculpté en forme de dragon, ce dernier a des gravures en caractères chinois évoquant son prénom. Elle s'appelle Yue Ying, "ombre de la lune".


.Divers

♦️ Avez-vous lu le règlement ? Quel règlement?
♦️ Commentaires divers :
- Je suis désolé pour l'histoire, j'ai voulu faire un résumé et ne pas détailler mais je crois qu'au final c'est presque incompréhensible ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ 872420
- Le forum est très bien construit et m'apaise! J'adore =)


--------------------

L'image est de Heise

----------------------


Dernière édition par Lì Shui-Khan le Sam 20 Fév - 23:25, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Lì Shui-Khan
Lì Shui-Khan


¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ Vide
MessageSujet: Re: ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤   ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ EmptySam 20 Fév - 23:26

Merci beaucoup!

Aïe! Je n'avais pas remarqué que j'avais fait une énormité pareille! Ce
n'était pas du tout mon intention de considérer les soldats de Funan
comme des barbares! Je voulais simplement parler de Lì Yu Tu et ses
hommes! XD

Oui, j'avoue je l'ai fait entré un peu trop vite dans l'armée de
Sizheng, je crois que j'étais tellement pressé de finir la fiche, ça a
déteint sur l'histoire >..<

Mais voilà, j'ai réussi à faire des modifications par-ci par-là, j'espère que ce sera pas minable! >..<
Revenir en haut Aller en bas
Xing He
Xing He


¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ Vide
MessageSujet: Re: ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤   ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ EmptyMer 21 Avr - 10:21

Bonjour !

Notre admin bien-aimé étant toujours absent, et suite à concertation des modérateurs, nous avons décidé de faire évoluer la situation des personnes lésées par cette situation.

Comme vous pouvez vous en douter, nous ne pouvons toujours pas vous valider complètement, mais, afin de récompenser votre participation sur le forum ainsi que votre bonne conduite, nous avons décidé de vous accorder les mêmes droits que les autres joueurs.

Vous pouvez donc désormais participer à trois sujets maximum en même temps.

Bon Rp!

/!\ Attention, cette autorisation est nominative et ne s'applique pas à tous les nouveaux mais uniquement à ce joueur! /!\
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ Vide
MessageSujet: Re: ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤   ¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤ Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

¤ Lì Shui-Khan, général de Sizheng ¤

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Royaumes de Jade :: Où tout commence :: Etat Civil :: Héros reconnus-